S'offrir du repos (quand on est à 1000 à l'heure)


Salut toi!

Je ne sais pas si tu me connais, mais si c'est le cas, tu dois savoir que la phrase que je prononce le plus dans ma vie c'est "je suis fatigué/crevé/épuisé/éreinté/Dead" (un mot au choix, pas tous en même temps hein...)

Oui c'est vrai... Je sui majoritairement crevé. Mais il y a une raison à ça. 

JE NE M'ARRETE JAMAIS. 

Ma dette de sommeil doit dépasser du double la distance Terre-Lune....

J'ai un cerveau qui, quand tu lui dis "allez vient! on dors pour voir", il te répond "mmmmm.... Nan."

Autant te dire qu'à l'armée, avec l'intensité des journées dès qu'on était en manoeuvre, ou pire, en mission, ne pas avoir de sommeil peut poser un "léger" problème.


Mais qui dit problème, dit solution! évidemment! 


Je te propose à toi, non pas d'améliorer ton sommeil, car pour ça je te redirigerais plutôt vers mon pote le Dr Ghilain Beauplet qui a tous les talents pour t'aider à ça, mais de te livrer ma façon de récupérer 1 minute, 10 minute, 30 minutes ou une heure si tu as le temps devant toi.

Bref, comment recharger ta batterie des quelques % qu'il te manque pour finir la journée en beauté.


Quand je dis cette technique, en fait je devrais te dire, CES techniques, car il y en a 3.



L'isolation mentale.


L'objectif de l'isolation mentale est de réussir à se focaliser uniquement sur la tâche principale à effectuer en se "coupant" mentalement du reste des stimuli de notre environnement.  Comme quand j'ai dû me concentrer souvent sur de longues marches, non pas sur chaque mouvement qui me faisait mal et qui me broyait les pieds, mais sur l'objectif à atteindre, réduisant ainsi les pensées parasites qui venaient me décourager. 

Mais pas que. 

Car non, ça ne suffit pas à récupérer ça. Là c'est juste le niveau initiation de l'isolation mentale. L'objectif, c'est de pousser la logique plus loin, jusqu'à réussir à créer un relâchement musculaire des parties du corps qui ne sont pas essentielles à l'effort. Lorsque l'on tape sur son ordinateur, on peut par exemple réussir à optimiser sa position pour qu'il y ait le moins de muscles impliqués à la tâche, et réussir à isoler nos mouvements, pour ne dépenser de l'énergie qu'à mobiliser ce qui est essentiel : nos doigts.

Je réalisais souvent, comme je l'ai dit dans l'article sur le TUMT, cet exercice lors de mes footing. ça me permettait dans les descentes de complètement relâcher mon corps et de le laisser se faire porter par l'inertie de son poids et de l'inclinaison de la pente. Ou je pouvais même en arriver à isoler le haut de mon corps (bras, épaules, pectoraux) en privilégiant une bonne tenue abdomino-lombaire pour l'équilibre, et une bonne foulée, en optimisant l'utilisation de mes mollets pour pousser avec mes orteils lorsque mon pied arrive en fin de course. 


Le monkey Mind

La seconde, ultra connue, descendant directement de la méditation, c'est la technique (que j'adore) du monkey mind!

Très utile pour calmer le flow de pensées ininterrompues, il s'agit de modéliser un petit singe représentant nos capacités d'attention, logé dans notre tête. Ce petit singe, tout fou, arrête chacune de nos idées qui passe devant lui... "oh!!! un train.... Oh une jolie fille!!! Ohhh un beau mec! Ohhh j'ai pas fermé le frigo..."

En le modélisant, on peut alors se permettre de l'interpeler.

"HEY! Petit singe! Regarde, ça va t'intéresser... Regarde ce qu'il se passe quand j'inspire... Et maintenant quand j'expire..."

En réalisant cela, notre mémoire d'amorçage impliquant le lobe préfrontal et l'insula va se concentrer sur la seule activité de votre respiration. C'est un peu comme quand on joue à Où est Charlie. Sauf qu'en faisant examiner en détail notre respiration et en faisant en sorte de ralentir son rythme, on travaille aussi sur toutes les conséquences d'une respiration plus ample et plus calme. A savoir un relâchement musculaire, un ralentissement de l'activité cardiaque et une mise au repos du corps.

Le S.C.M ou Sommeil à Cycles Multiples

La troisième consiste à opter pour le sommeil à cylcles multiples. Cette technique peut être ultra perturbante, car elle vient à l'encontre de tous les cycles circadiens qui sont étudier dans la santé du sommeil. Cependant, quand on a une vie riche et trépidente, le cycle du sommeil en a déjà pris un coup.

Plus précisément, cette technique implique de dormir pendant des périodes courtes et spécifiques de 20 à 30 minutes toutes les quelques heures, plutôt que de dormir une nuit entière de 7 à 8 heures. L'idée est que ces courtes périodes de sommeil permettent de récupérer rapidement et efficacement, sans avoir besoin d'une longue période de sommeil.

Et en plus, elles se pratiquent n'importe où... Dans un avion cargo, dans un GBC (vieux camion pourri de transport de troupes/matériel/bétail de l'armée...) dans un véhicule blindé, dans un igloo... Partout!

Les chercheurs qui ont travaillé sur cette technique comprennent le Dr Claudio Stampi, un spécialiste du sommeil et de la récupération, ainsi que le Dr Sara Mednick, un chercheur en neurosciences cognitives.

Claudio Stampi a mené des études sur la technique de sommeil polyphasique avec des équipes de marins et de plongeurs de l'US Navy, ainsi qu'avec des pilotes de course. Il a constaté que cette technique de sommeil permettait aux participants de rester alertes et concentrés pendant de longues périodes, tout en minimisant les risques de fatigue.

Sara Mednick a également mené des recherches sur cette technique de sommeil, en examinant son impact sur la mémoire et la créativité. Elle a constaté que les personnes qui pratiquent la technique de sommeil polyphasique ont une meilleure mémoire et sont plus créatives que celles qui dorment de manière conventionnelle.

Il existe des programmes de sommeil polyphasiques trouvable sur le net comme le Uberman ou le Everyman. Mais de manière plus puriste, il s'agit surtout d'être à l'écoute de son corps et d'être opportuniste.

Dès les premiers signes de fatigue (somnolence, perte de tonus musculaire, yeux qui piquent, difficulté à tenir dans une position...) et que la situation le permet (Transit d'un point A à un point B, moment de pause au bureau, entre deux séances...) Laisse la s'installer sans lutter et observe ce que cela provoque. Observe le relâchement de chacun de tes muscles. Programme toi mentalement un timer pour le réveil (5min, 10 min, 20 min) ou si tu n'as pas confiance, programme ton téléphone en timer.

Et... hop... Branche toi sur secteur, c'est parti pour gagner quelques points de batterie!



Te voilà paré pour récupérer!

A force d'entraînement, tu vas même pouvoir combiner les techniques, et utiliser un monkey mind au moment où tu sens qu'une phase de sommeil polyphasique se présente, tout en gardant par isolation mentale juste assez de conscience à l'environnement pour rester alerte à l'urgence.

C'est ce qu'il se passe à l'armée quand tu ouvres l'oeil dès que tu sens une menace (comme l'instructeur qui veut te piquer ton arme dans ton sommeil...) 

Et lorsque tu seras expert de la récupération opérationnelle, tu arriveras peut-être à cotoyer mon collègue de la CCTM, qui en est arrivé à pouvoir marcher sur des marches opérationnelles tout en dormant....

Véridique... On devait l'attacher avec une corde pour ne pas le perdre dans un fossé.


Allez! Bonne récup!